13 décembre 2019

 

CINÉMA

«Merci pour tout», Louise Archambault filme une comédie pétillante et mélancolique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Louise Archambault Photo: Laurent Guérin

 

 

Famille, road trip et hiver. Voilà les trois éléments qui sont venus à l’esprit de Louise Archambault lors de sa première lecture du scénario de « Merci pour tout », imaginé par Isabelle Langlois. Dans cette comédie dramatique, produite par Amalga, la réalisatrice accompagne Marianne et Christine, deux soeurs en froid, qui doivent se réunir pour aller répandre les cendres de leur père aux Îles-de-la-Madeleine. Bien qu’elle se frotte ici à un type de film particulier, le road movie, celle qui était cette année derrière « Il pleuvait des oiseaux » a plutôt voulu s’intéresser à la manière de raconter l’histoire de ces personnages en déplacement plutôt que d’épouser ou non des schémas précis.

 

Ayant embrassé un registre plus comique à la télévision avec « Castastrophe », « La galère » et « Trop », et alors que ses trois précédents longs métrages demeurent teintés de moments plus légers, « Merci pour tout » est la première comédie de Louise Archambault destinée au grand écran.

 

« C’est sûr que c’est toujours un enjeu de trouver la fine ligne entre les codes de la comédie et une intelligence de regard, de répartie et de ton. Je ne crois pas avoir la réponse. Nous faisons du mieux que nous pouvons. Mais nous avons eu des discussions à ce sujet avec Martin Léon et Alexis Dumais qui ont composé la trame sonore. Qu’est-ce qui fait que c’est trop surligné ?, s’interroge-t-elle. Il fallait trouver quelque chose de pétillant et de mélancolique. »

 

Bien entendu, cela se précise d’abord à travers la direction artistique, les costumes, la direction photo et le travail avec les comédiennes. Dans ce cas-ci, Magalie Lépine-Blondeau et Julie Perreault se donnent la réplique en soeurs éloignées forcées de passer du temps entre elles.

 

« Je trouve que de partir de la vérité de l’acteur ou de l’actrice et de nourrir le personnage, c’est toujours très payant, estime la réalisatrice. Sinon, surtout en comédie, c’est d’écouter les autres qui est très important. »

 

Autrement, Louise Archambault s’est amusée à insuffler de petits détails aux personnages qui n’étaient pas nécessairement présents au scénario. Par exemple, Gilbert Sicotte, qui joue le père des deux héroïnes, a développé certains traits corporels, dont des petits cheveux jaunes, et Robin Aubert s’est laissé pousser la moustache pour son rôle de petit truand, des subtilités qui insufflent une personnalité aux êtres mis en scène à l’écran.

 

Et le tout est filmé dans des décors où il était indispensable de sentir la géographie des lieux et l’idée de déplacement des deux femmes sur la route. « Je n’avais pas envie d’une image prismacolor, c’est-à-dire avec des couleurs primaires trop bonbon. Oui, je voulais que l’hiver soit mis en valeur, mais pas que ce soit trop éclairé. Je désirais quelque chose de très naturaliste », indique celle qui a collaboré avec Yves Bélanger à la direction de la photographie.

 

D’ailleurs, l’équipe s’est déplacée aux Îles-de-la-Madeleine pour immortaliser une partie des images, dont un périple sur le traversier menant à destination. « Installer les actrices dans ce contexte, ça met tout le monde dans le bain. J’ose espérer que ça nourrit l’image », conclut la réalisatrice qui nous informe qu’elle développe un autre projet qui est actuellement à l’étape de l’écriture.

 

« Merci pour tout » débarque sur les écrans québécois le 25 décembre.