Aujourd'hui, le jeudi 14 mars 2019 - N° 5701
CINÉMA
Louise Archambault cherche d'abord et avant tout à raconter des histoires
Louise Archambault sur le plateau de «Merci pour tout» Photo: Laurent Guérin
Depuis quelque temps, Louise Archambault est très occupée, entre deux saisons de « Trop », où elle partage la caméra avec Chloé Robichaud, et « Il pleuvait des oiseaux », un troisième long métrage tourné l’été dernier, la voilà déjà de retour à la barre d’une nouvelle production, « Merci pour tout », une comédie dramatique scénarisée par Isabelle Langlois et produite par André Dupuy de chez Amalga. Pour ce nouveau projet, elle filme Magalie Lépine-Blondeau et Julie Perreault dans le rôle de deux soeurs qui, après le décès de leur père, se rendent aux Îles-de-la-Madeleine pour y répandre les cendres.
Road movie, film de Noël, retrouvailles entre soeurs, « Merci pour tout » peut avoir l’air d’être plusieurs choses à la fois, mais la préoccupation première de Louise Archambault dans son approche demeure la vraisemblance des personnages. « Parfois, il y a des situations extraordinaires ou incroyables, mais les personnages, et du coup les actrices, doivent être vrais », lance-t-elle entre deux prises sur le plateau de tournage.
C’est constamment cette vérité dans le jeu qu’elle recherche afin de mener à bien l’histoire qu’elle cherche à raconter. Grâce aux deux comédiennes à qui elle a offert les rôles de Christine et de Marianne, la réalisatrice bénéficie de l’expertise de deux actrices capables de jouer tant le drame qu’aborder un registre humoristique.
« C’est drôle, c’est une comédie, mais ce sera aussi touchant. Ces deux soeurs ont eu une friction et il y a quand même le père qui est décédé. Donc, c’est vraiment un road trip avec tout un spectre d’émotions que nous allons vivre », assure-t-elle.
Bien sûr, la répartie très unique d’Isabelle Langlois se perçoit dans les dialogues, mais Louise Archambault insuffle un souffle très cinématographique à l’univers imaginé par l’auteure de « Rumeurs » et de « Lâcher prise ».
« À un certain moment, le paysage et la géographie prennent plus de place, ou du moins, nous font vivre l’histoire de ces deux filles. J’ai envie que l’on sente l’hiver, mais aussi le temps à travers tout ça. C’est un peu comme si l’humain devenait petit dans cet espace », décrit celle qui souhaite également laisser toute sa place à la partie visuelle.
Une préférence pour le cinéma
Ayant travaillé principalement en télévision depuis la parution de « Gabrielle » en 2013, Louise Archambault a beaucoup appris de ce détour où elle a pu mettre en scène et surtout raconter des histoires qui n’étaient pas de sa propre plume. « Notre travail est aussi de pratiquer notre métier. Au Québec, ce sont les mêmes équipes, les mêmes acteurs. Après, c’est de trouver la manière de rendre le tout à l’écran. Et de plus en plus, en télé, la façon qu’on réalise qui est privilégiée est de raconter une bonne histoire », constate-t-elle.
La réalisatrice ne peut cependant cacher son petit faible pour le long métrage, et par la force des choses, son enthousiasme face à ce grand retour au cinéma. Elle même très grande amatrice de la salle de cinéma, elle recherche précisément à transmettre ce sentiment, celui de faire vivre au spectateur une envolée où tout est possible, et ce, même si bien d’autres comme elle, elle apprécierait grandement bénéficier de plus de temps pour tourner ses images. « On a quand même plus de temps en film qu’en télé », précise Louise Archambault qui est en tournage pour une durée de 26 jours pour ce projet-ci.
Le tournage de « Merci pour tout » se poursuit jusqu’au 29 mars.
[Frédéric Bouchard]