Nouvelles du
vendredi 8 septembre 2017
TÉLÉVISION
Claude Desrosiers illumine le parcours authentique d'«Olivier»
Claude Desrosiers Photo: Frédéric Bouchard
Fidèle complice de Serge Boucher pour qui il a mis en images les textes d'«Aveux» et de «Feux», Claude Desrosiers transpose pour le petit écran «Olivier», la nouvelle série de l'auteur d'«Apparences» où est raconté le parcours d'un garçon de six ans abandonné à sa naissance et qui se promène d'une famille d'accueil à l'autre jusqu'à l'âge de dix-huit ans. Cette adaptation du livre «Dans mes yeux à moi» de Josélito Michaud se déploie sur huit épisodes de soixante minutes diffusés à compter du lundi 11 septembre sur ICI Radio-Canada Télé.
Dès le premier épisode, le téléspectateur est plongé dans une réalité très sombre auprès de la famille Surprenant. Le père de famille campé par Sébastien Ricard y exerce une autorité maladive empreinte du contexte de la fin des années 1960. «C'est important d'ancrer ça pour comprendre comment les enfants vivent après, affirme Claude Desrosiers en entrevue. C'est un passage obligé. Il faut planter ça au départ.»
À l'inverse de cette noirceur, la direction photo d'«Olivier», assurée par Martin Falardeau, baigne dans la lumière. «Ça fait partie un peu de la communication de l'histoire, explique le réalisateur. Comme telle, on n'a pas vraiment envie de la regarder, donc il faut avoir les vrais tons, mais avec une substance, je dirais, digérable.»
Après celui des Surprenant, Olivier partagera le foyer de la famille Rivard et de la famille Dubreuil, trois maisons aux couleurs différentes marquées par des choix particuliers à la réalisation. «Par exemple, la maison des Rivard c'est beaucoup plus joyeux, plus lumineux. À table, tout le monde parle. C'est sûr que la photo est très différente», raconte le réalisateur.
La caméra de Claude Desrosiers pose également un rythme qui laisse énormément de place aux non-dits. «Il ne faut jamais que les silences soient sans sens, dit-il. On se questionne beaucoup sur le plateau pour faire en sorte que les scènes ne se retrouvent pas avec plein de trous. Chaque moment où Olivier ne parle pas doit être chargé d'un sens. Il ne faut pas avoir peur aussi d'être vrai.»
La direction artistique a été confiée à Marie-Claude Gosselin avec qui le réalisateur a collaboré sur les séries «Les hauts et les bas de Sophie Paquin» et «Les rescapés». Une longue période de recherche a été nécessaire pour demeurer encore une fois le plus authentique possible. «Je ne voulais pas que ce soit bold, confie Claude Desrosiers. J'ai demandé beaucoup de rigueur: mettez-en moins, mais que ce soit vrai.»
Plusieurs jeunes comédiens sont au générique d'«Olivier». En plus d'Antony Bouchard qui campe le personnage-titre de 6 à 8 ans, Jasmine Lemée et Adam Lapointe incarnent respectivement la fillette de la famille Surprenant et l'ami d'Olivier à l'école. C'est la coach de jeu pour enfants Félixe Ross, jouant d'ailleurs le rôle de la professeure de 2e année du protagoniste, qui a travaillé avec ces derniers. «Elle prépare les acteurs hors plateau et moi je les dirige pendant le tournage», précise le réalisateur. [Frédéric Bouchard]
Nouvelle 2 de 20 - Quotidien Qui fait Quoi - Le vendredi 8 septembre 2017 No 5357